La cardamome, de son nom scientifique Elettaria cardamomum, ou cardamomier, est une plante de la famille des Zingibéracées, originaire de l’Asie du Sud Est. Elle appartient à la même famille que le gingembre. C’est une plante vivace au feuillage persistant, qui peut atteindre jusqu’à 4 mètres de hauteur.
Les feuilles en forme de lance sont très parfumées. Vers la troisième année, la plante donne des fleurs blanches avec une tache rouge orangé. Après une pollinisation par les insectes, des fruits ressemblant à une capsule qui peut être verte ou noire, se forment. Chaque fruit renferme des petites graines noires qui donnent l’épice de la cardamome surnommée « graines du paradis ». Les fruits sont mûrs et peuvent être récoltés lorsqu’ils sont bien striés, mais encore verts.
Il y a plusieurs variétés de cardamome. La cardamome verte est la plus connue. Les graines sont noires, même si la capsule est verte. La cardamome noire ou brune qui est cultivée au Népal, en Inde ou au Bhoutan donne des graines plus grosses et plus camphrées. Le goût est différent de celui de la cardamome verte. On parle aussi de cardamome blanche, mais en fait, c’est le fruit de la cardamome verte qui a été blanchi au lait de chaux.
En Inde, son pays d’origine, la cardamome a été connue depuis 2000 ans avant JC sous le nom sanskrit de « Ela ». Elle est citée dans les traités de médecine ayurvédique pour soigner les troubles digestifs et respiratoires. Elle a la réputation pour ses effets aphrodisiaques et est toujours utilisée pour lutter contre la mauvaise haleine. L’épice a été utilisée en Grèce depuis le IVe siècle avant notre ère. En Europe occidentale, grâce aux échanges avec l’Inde, la cardamome est arrivée vers le XVe siècle. Elle était alors utilisée au Moyen Age pour parfumer le vin comme le fameux vin d’Hypocras, et les alcools.
En Inde, elle est utilisée comme encens, mais c’est dans la cuisine qu’elle est la plus utilisée. Ainsi, elle est appelée la Reine des épices.
Aux Etas Unis, elle sert à parfumer les cigarettes. En Ethiopie, elle est aussi très employée sous la forme entière ou en poudre dans les préparations culinaires. Contre les morsures de serpents et de scorpions, elle serait aussi utilisée comme antidote. En Chine, la cardamome est aussi utilisée depuis très longtemps pour traiter les troubles urinaires. En Egypte, elle a été connue depuis au moins 25 siècles.
Ce sont les graines de la cardamome verte qui constituent l’épice. Ces graines sont contenues dans des capsules vertes. On parle couramment de cardamome pour désigner la capsule et les graines noires à l’intérieur. Mais ce sont les graines qui sont aromatiques et qui ont un intérêt culinaire.
Au nez, la cardamome a un parfum d’agrume. Dans la bouche, la saveur est celle d’un citron avec un goût de sève de pin et d’eucalyptus, légèrement sucré et frais.
Pour optimiser leur conservation, il est conseillé d’acheter les gousses entières. Si elle est moulue, la cardamome perd sa saveur et ses arômes après 3 à 4 mois. Ainsi, est-il conseillé de l’acheter en gousse et de la conserver dans un récipient hermétique à l’abri de la lumière. Elle conservera alors ses propriétés jusqu’à un an.
Ce sont les feuilles et les graines qui sont utilisées en phytothérapie, ainsi que l’huile essentielle obtenue à partir des graines et des fruits.
Ce sont l’acétate d’alpha-terpényle et l’oxyde terpénique qui sont les deux principes actifs principaux de la cardamome. L’acétate d’alpha-terpényle lui confère sa propriété antispasmodique et tonique. Il agit comme un équilibrant psychique. L’oxyde terpénique lui donne ses vertus respiratoires et anti-inflammatoires.
En médecine ayurvédique, la cardamome est une épice très recherchée. Elle possède plusieurs vertus pour la santé. Des recherches en éprouvettes ou sur des souris ont montré aussi qu’elle possède d’autres vertus thérapeutiques.
Grâce à ses propriétés antibactériennes, la cardamome est utilisée pour lutter contre la mauvaise haleine. Elle constitue un ingrédient dans la fabrication de chewing gum. Mâcher une ou deux graines permet de rafraîchir et d’assainir la bouche et les dents. En outre, croquer un grain de cardamome neutralise l’odeur de l’ail.
Pour traiter les aigreurs digestives et autres problèmes digestifs, l’épice est très efficace (diarrhée, ballonnement, douleurs d’estomac, constipation). Après chaque repas, il est conseillé de boire une infusion de cardamome. Des études ont été menées sur cette épice et les recherches ont confirmé son action sur le système digestif. Les huiles essentielles de la cardamome régulent la flore intestinale.
L’application d’un mélange de 4 gouttes d’huile végétale à une goutte d’huile essentielle de cardamome sur l’abdomen donne des résultats satisfaisants. L’association de l’épice avec du fenouil favorise le bon fonctionnement du système digestif.
La cardamome atténue les douleurs dentaires et les problèmes de gorge grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. La pose d’un cataplasme sur la partie enflammée atténue la douleur.
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La cardamome aide le corps à éliminer les toxines, notamment les excès de calcium et d’urée dans le sang. C’est un puissant diurétique qui facilite l’évacuation des déchets dans les voies urinaires, la vessie et les reins. Elle aide à soulager les problèmes liés à des calculs rénaux, à la néphrite, à une miction douloureuse ou fréquente.
Des essais ont été menés sur des patients hypertendus. La prise de compléments de cardamone verte pendant 12 semaines a permis de dissoudre les caillots.
L’application d’un mélange d’une partie d’huile de cardamome et de 4 gouttes d’huile végétale sur le dos et le tronc aide le corps à guérir les bronchites. Ce mélange en diffusion atmosphérique purifie aussi l’air. C'est un puissant antiseptique.
La cardamome réduit le taux de lipides dans le corps. Boire une infusion de graines de cardamome contribue à une perte de poids.
Une étude a également montré que les taux de cholestérol et de triglycéride sont diminués de façon significative chez des sujets ayant suivi un régime alimentaire contenant de la cardamome.
La consommation quotidienne de thé (chai masala) à la cardamome permet de lutter contre la fatigue. Avec ses effets aphrodisiaques, l’épice renforce aussi la libido. C'est aussi un stimulant (physique et intellectuel) naturel qui possède un léger effet euphorisant.
La présence de la molécule d’acétate de terpényle qui a un pouvoir antispasmodique permet de calmer les crampes en application en massage ou en cataplasme sur les muscles en souffrance.
Avec ses propriétés diurétiques, la cardamome aide le corps à se débarrasser de l’eau en surplus et contribue à diminuer la tension artérielle.
La cardamome est conseillée pour lutter contre le froid et aide l’organisme à lutter contre les maux hivernaux : grippe, rhume et autres affections de la gorge. Associée au poivre noir, elle est très efficace.
Une étude sur des humains a testé le fait d’inhaler de l’huile essentielle de cardamome avant de marcher sur un tapis roulant pendant 15 mn. L’absorption de l’oxygène par ce groupe a été meilleure que le groupe de contrôle. La cardamome peut améliorer la respiration en stimulant une meilleure absorption d’oxygène et en relaxant le passage de l’air vers les poumons chez les humains et les animaux.
Pour 100 g de cardamome, on retrouve :
10.8 g de protéines,
La valeur énergétique est négligeable, seulement de 321 calories pour 100 g de poudre. Par ailleurs, elle contient du calcium (383 mg), des vitamines B2 (0.18 mg), et B6 (0.23 mg) ainsi que d’autres oligo-éléments comme le magnésium (229 mg), le zinc (7.47 mg) et le fer (14 mg).
La cardamome est utilisée en infusion pour guérir certains états pathologiques ou en prévenir. Pour cela, il faut ajouter 3 à 4 capsules légèrement ouvertes de l’épice à 400 ml d’eau portée à ébullition et laisser infuser pendant 5 mn.
La prise de 2 tasses de cette infusion par jour avec ajout de gingembre en poudre ou racine est très efficace.
Pour un massage ou en cataplasme, il est d’usage de mélanger une partie d’huile essentielle de cardamome avec 4 parties d’huile végétale.
La cardamome peut être employée en entier, soit la capsule verte avec les graines à l’intérieur. Il est possible de n’utiliser que les graines, le parfum sera plus intense. En poudre, la cardamome est discrète, mais le parfum est très intense.
Pour décortiquer les graines, on peut mettre les capsules sur une poêle chauffée tout en les remuant pour éviter de les carboniser. Les graines vont se libérer des capsules .En outre, le fait de griller la cardamome renforce le parfum de cette épice. Pour obtenir la poudre, il suffit de les passer au moulin.
Si, en phytothérapie, la dose conseillée est de 1.5 g de poudre de cardamome par jour, soit une cuillerée à café pour une utilisation culinaire et pour parfumer les aliments, la cardamome est à utiliser selon les goûts et il faut ajuster les doses en fonction des recettes. Elle peut être utilisée en poudre ou entière pour une infusion ou la décortiquer pour n’utiliser que les graines.
La cardamome est couramment utilisée dans le café turc. Elle fait aussi partie de la préparation du « gahwa », un café pour les invités de marque au Moyen Orient. Elle limite l’effet excitant du café en activant l’enzyme qui accélère son élimination.
La cardamome est utilisée en cuisine indienne dans les plats salés. Elle compose la plupart des mélanges d’épices indiens comme les currys, « le garame masala ». Elle est associée au gingembre, au clou de girofle, à la cannelle ou au poivre pour mariner les viandes. Elle est aussi utilisée, associée à l’anis étoilé ou à la noix de muscade. Pour parfumer le riz et le colorer, elle est utilisée avec le pistil de safran. Elle sert aussi à parfumer les soupes.
C’est dans la pâtisserie que la cardamome est utilisée en Europe. Elle peut être rajoutée aux tartes, aux glaces à la vanille, aux crèmes et dans le pain d’épices. Elle peut aussi être rajoutée aux confitures et aux compotes.
Pour préparer une grande partie des plats maghrébins comme le couscous ou le tadjine, la cardamome est associée dans le mélange d’épices.
Pour aromatiser les fruits, les jus ou les salades de fruits, la cardamome est couramment utilisée. Elle est également rajoutée dans diverses préparations au chocolat, mousse de chocolat, gâteaux de chocolat, brownies et glaces au chocolat.
Pour la préparation du thé tchai, la cardamome est très prisée. Elle entre aussi dans la composition des infusions et des boissons chaudes dans le mélange tchai.
La cardamome peut être utilisée tous les jours sans risques. Ce n’est pas dans la fréquence qu’elle peut entraîner des problèmes, mais dans la dose quotidienne. Il est conseillé de ne pas dépasser la dose de 1.5 mg par jour, soit l’équivalent d’une cuillérée à café, que cela soit en poudre ou en graines. La présence de la créatine phosphokinase, une enzyme dans notre organisme, ne doit pas dépasser une certaine limite. Sinon, il y a un risque d’avoir des troubles cardiaques.
Une grande consommation de cardamome peut entraîner une sudation excessive, des maux de tête ou de ventre. La personne peut avoir le vertige, des nausées et des sensations d’assèchements. Des problèmes de tachycardie et d’hypothermie peuvent être constatés. Elle peut avoir une sensation de fatigue profonde ou une insomnie. Dans les cas extrêmes, la personne peut délirer, avoir des hallucinations et tomber dans les syncopes. Des réactions allergiques et des dermatites sont aussi des signes d’un excès de cardamome.
Pour les personnes souffrant de myocardite, la cardamome est déconseillée, sauf avis médical. Elle augmente le taux de créatine phosphokinase dans le sang.
Les personnes sujettes à de troubles hépatiques ou de calculs biliaires ne doivent pas non plus en consommer qu’après l’avis d’un médecin.
Pour les femmes enceintes ou allaitantes, et chez les jeunes enfants, la cardamome ne pose aucun problème quand il s’agit de consommation alimentaire. Elle apporte au contraire des bienfaits pour ses effets toniques, antiseptiques ou diurétiques.
Sous forme de cure ou en huiles essentielles, l’usage en quantité importante est déconseillé pour les femmes allaitantes. Le principe de précaution s’impose, car des études sérieuses n’ont pas encore été menées à ce sujet.
Aucune interaction connue entre la cardamome et les autres médicaments n’a été découverte à ce jour.
En cure, la cardamome ne doit pas dépasser 1.5 g en poudre et 2 gouttes en huiles essentielles, soit 40 mg par jour.
La combinaison de l’huile essentielle de cardamome avec de l’huile essentielle de basilic permet de réguler la flore intestinale. Associée avec d’autres épices, elle est efficace pour soulager les troubles digestifs passagers.
Certes, des études ont été menées depuis les années 60 sur la cardamome. Son effet bénéfique sur le système digestif et ses propriétés antispasmodiques ont été prouvés. Mais comme elle est toxique à forte dose, le principe de prudence limite son utilisation chez les sujets vulnérables, femmes enceintes et jeunes enfants. Il est conseillé de ne pas dépasser les doses actuellement connues et prescrites.
Des recherches ont montré que la cardamome peut combattre plusieurs bactéries pathogènes. Les études ont été menées en éprouvette en utilisant de l’huile essentielle de cardamome.
L’extrait de cardamome peut neutraliser les souches de Candida, une levure qui provoque des infections fongiques. La cardamome inhibe, en effet, la croissance de certaines souches de Candida.
D’autres études en éprouvette ont aussi permis de montrer que l’huile essentielle de cardamome est encore plus efficace que certains médicaments contre l’Escherichia coli et des staphylocoques, germes responsables de pathologies digestives.
Il a également été prouvé que les huiles essentielles de cardamome combattent les bactéries Salmonella qui entraînent une intoxication alimentaire, et le Campylobacter, un germe qui contribue à l’inflammation de l’estomac.
Les études existantes sur les effets antibactériens de la cardamome n’ont porté que sur des souches de bactéries isolées en laboratoire. Par conséquent, les preuves ne sont actuellement pas assez solides pour affirmer que l’épice aurait le même effet chez l’homme.
D’après quelques études chez le rat, il a été marqué que les oxydants dans la cardamome protègent les cellules contre les inflammations. Elle inhibe au moins quatre composés inflammatoires. Des inflammations du foie suite à un régime riche en glucide et graisses sont atténuées par administration de poudre de cardamome.
D’autres études sur des souris ont aussi montré que la cardamome peut augmenter les activités des enzymes qui luttent contre les cellules cancéreuses.
Une étude sur des rats a été menée en administrant de la poudre de cardamome à une ration riche en lipides et en matières grasses. Une réduction significative de la graisse du ventre a été constatée grâce à l’amélioration des symptômes du syndrome métabolique.
Une étude des effets de la cardamome sur 5 bactéries pouvant causer des caries dentaires a été menée et a prouvé que les extraits ont empêché la croissance de ces bactéries. Des recherches supplémentaires ont permis de montrer que les extraits de cardamome ont réduit considérablement le nombre de bactéries dans la salive.
La cardamome semble aussi améliorer un état dépressif. Des rats présentant des symptômes d’anxiété ont été nourris à une ration comprenant de la cardamome. Les comportements liés aux symptômes d’anxiété ont été améliorés. La cardamome semble prouver son efficacité pour améliorer un état dépressif chez les rats.
Une expérience sur des humains a déjà été menée pour montrer le bénéfice de la cardamome sur l’amélioration de la respiration. Une autre étude a été faite sur les rats et les lapins en injectant de l’extrait de cardamome. Les résultats ont montré que l’extrait peut détendre le passage de l’air dans la gorge. Pour les personnes asthmatiques, si de tels résultats sont obtenus, l’extrait de cardamome peut empêcher leurs voies respiratoires enflammées de se restreindre et d’améliorer la respiration.
Peu de recherches sur l’homme ont été menées pour un certain nombre d’allégations de santé associées à cette épice. Ce qui ne permet pas de savoir comment les résultats peuvent s’appliquer sur l’homme. Les résultats sont très prometteurs, mais comme les études et les essais n’ont été menés que sur des souris ou en éprouvettes, des études supplémentaires sont nécessaires pour montrer que les résultats s’appliquent aux humains.
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