Les bienfaits de la Cranberry
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Les infections du système urinaire
Consommer du jus ou prendre des comprimés de canneberge est efficace pour la prévention des infections urinaires. En effet, ces principes actifs sont particulièrement opérants chez les femmes. Toutefois, à ce jour, aucune recherche n’a pu prouver que la consommation de jus ou autre produit à base de canneberge pouvait guérir les infections du système urinaire.
La Cranberry reste cependant le fruit qui est surtout recommandé lors des premiers symptômes et en prévention des récidives. Il peut également aider à soigner une cystite. Elle peut s’opposer aux attaques des bactéries. En effet, les flavonols renfermés dans les canneberges réduisent la capacité d’E. coli à adhérer au tissu humain et à proliférer. Il s’agit d’une bactérie responsable des infections urinaires. L’usage thérapeutique de la canneberge a été approuvé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, ANSM.
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Désordres gastro-intestinaux
La consommation régulière de jus de Cranberry peut prévenir les infections par Helicobacter pylori à l’estomac. Il s’agit d’une bactérie responsable de plusieurs problèmes gastriques, notamment les gastrites chroniques et les ulcères gastriques et duodénaux. L’ajout de jus de Cranberry à un traitement classique permet d’éliminer plus efficacement la bactérie.
Consommer du Cranberry ainsi que ses différents composés est plus que bénéfique pour les dents. En effet, la prise de cette plante peut réduire la formation de la plaque dentaire, de carie et des maladies parodontales. Cependant, la majorité des jus disponibles sur le marché présente une teneur élevée en sucre et une forte acidité. De ce fait, ils peuvent ne pas être bénéfiques en matière d’hygiène buccale.
Divers composés ont été isolés à partir du Cranberry. Il s’agit des flavonols et des proanthocyanidines. Ils peuvent être utilisés comme suppléments si l’on veut améliorer sa santé bucco-dentaire. Ils peuvent inhiber la production d’acide par les bactéries impliquées dans le développement de la carie dentaire. Ils aident également à réduire la formation de biofilms dentaires causant l’apparition des plaques dentaires.
Plusieurs études ont démontré que la consommation de flavonoïdes dans les aliments et les boissons réduirait le risque d’athérosclérose. Il s’agit d’un processus pouvant provoquer l’apparition des maladies cardiovasculaires. Des recherches in vitro ont conclu que les flavonoïdes extraits de la Cranberry peuvent empêcher l’oxydation des LDL. Ces derniers sont aussi connus sous le nom de mauvais cholestérol.
Ces études ont également démontré que ces substances permettent d’éviter l’agrégation des plaquettes sanguines. Il s’agit des marqueurs reliés aux maladies cardiovasculaires. En outre, consommer du jus de Cranberry peut faire augmenter le taux de HDL, le bon cholestérol. La prise de deux tasses par jour, de cocktail de Cranberry faible en calories peut réduire considérablement la pression artérielle.
L’interaction des polyphénols avec d’autres composés bioactifs explique les actions protectrices du Cranberry. En effet, ce processus permet de préserver le système cardiovasculaire et la fonction immunitaire. Toutefois, de telles affirmations soulèvent de la suspicion chez certains chercheurs. Notez que le jus de canneberge peut améliorer le contrôle du taux de glucose sanguin par l’organisme. C’est en tout cas ce que révèlent certaines analyses effectuées, mettant de côté la forte teneur en sucre des jus de fruits en question. En effet, 100 ml du jus de canneberge, le plus célèbre sur le marché, contiennent 11 grammes de sucre.
Nombreuses sont les études épidémiologiques démontrant les bienfaits d’une alimentation riche en fruits et en légumes qui peut réduire le risque d’apparition de certains cancers. Des études in vitro ont été effectuées sur les extraits et les composées de la Cranberry. Ces recherches ont démontré que les excipients contenus dans cette plante peuvent inhiber la croissance et la prolifération de divers cancers. Notamment celui du sein, du côlon, de la prostate et du poumon.
Il faut savoir que la Cranberry, comme les bleuets, est connue pour ses vertus protectrices des neurones et des cellules nerveuses. Des études sur la consommation de plusieurs petits fruits ont été effectuées sur des animaux. Celles-ci ont démontré que la Cranberry peut inhiber ou renverser les pertes de communication entre les cellules cérébrales. Par ailleurs, elle prévient également certaines déficiences liées à l’âge pouvant nuire à divers aspects moteurs et cognitifs. Consommer de jus de fruit et de légumes, en particulier d’extrait de canneberges, peut avoir un effet protecteur contre la maladie d’Alzheimer.
Précaution d’emploi pour la Cranberry
La Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency du Royaume-Uni a relevé, en 2009, l’interaction possible entre la warfarine et le jus de canneberge. La warfarine est un anticoagulant vendu sous le nom de Coumadin. Des études in vitro ont démontré que le jus de Cranberry peut augmenter l’effet anticoagulant du médicament. Il peut même provoquer des saignements. Toutefois, des recherches effectuées récemment ont remis en question ces conclusions.
Bien qu’il n’y ait aucune preuve montrant l’existence d’une interaction entre le jus de Cranberry et la warfine, la prudence est de mise. Ainsi, il est recommandé de mettre en garde les patients prenant de la warfarine ou autre anticoagulante. Il leur est donc conseillé de limiter ou même d’éviter de boire du jus de canneberge.
La Cranberry étant acidulée, du sucre, notamment du glucose ou du fructose, est alors ajouté au produit à base de canneberge. Par conséquent, il est essentiel de bien lire attentivement l’étiquette pour connaitre sa teneur en sucre. Il faut, en effet, qu’il contienne le moins de sucre possible voire même pas du tout. Les cocktails de Cranberry renferment généralement plus d’eau que de jus. De plus, ils se composent d’arômes et de colorants artificiels. D’un point de vue nutritionnel, il est préférable de consommer du jus pur ou concentré et de doser soi-même la quantité d’eau à ajouter.
Étude de la Cranberry
Une étude sur la sécurité de la consommation d’un complément alimentaire contenant de la canneberge a été effectuée. Elle portait sur un complément renfermant 400mg/jour d’extrait de jus de Cranberry. Elle a été faite sur 65 jeunes femmes bien portantes pendant une période de 8 semaines. Cette recherche a démontré que les bilans biochimiques et hématologiques n’ont pas subi de modification. Ses principaux métabolites sont l’acide hippurique, les isomères de l’acide salicylurique et le glucuronate de quercétine.
Par ailleurs, une étude sur la prise régulière d’extraits de canneberge a été effectuée sur des femmes enceintes. Une recherche faite sur 400 femmes norvégiennes n’a noté d’effet indésirable sur les femmes enceintes ou l’allaitantes. Certains travaux ont même conclu qu’un apport modéré de canneberge n’a aucune interaction avec les anticoagulantes. Surtout en ce qui concerne la warfarine. Toutefois, l’impact négatif de la consommation de jus à un taux très élevé, supérieur à 600 ml/jour ne peut être exclu. Dans les études cliniques, les taux d’arrêt des traitements varient entre 8 % et 55 %. De façon générale, les résultats observés dans le groupe ayant consommé du jus de canneberge étaient généralement plus positifs que ceux du groupe qui l’a pris sous forme de comprimés ou de placebo.
Une méta-analyse souligne toutefois l’apparition d’effets secondaires liés à la consommation de jus ou de comprimé de Cranberry. En effet, les observations menées ont démontré la survenue de troubles gastro-intestinaux. Selon les chercheurs, le nombre élevé d’abandons indique que les gens ne peuvent supporter la consommation de jus de canneberge pendant une longue période.
Les effets secondaires pouvant survenir en cas de consommation excessive de jus de canneberge sont nombreux. Ils se manifestent notamment par des reflux gastro-œsophagiens, des nausées et des troubles digestifs. Ils sont surtout constatés chez les sujets ayant consommé plus de 3 litres par jour.
En cas de sensibilité aux lithiases rénales, une grande prudence doit être adoptée. En effet, le jus de Cranberry contient un taux élevé d’acide oxalique. Cette anomalie peut favoriser la survenue des lithiases oxaliques. Les risques de calcul urinaire ont été évalués suite à la consommation de jus de canneberge. Une étude portant sur 12 sujets sains et 12 sujets présentant des calculs d’oxalate ont été effectués. Les résultats ont démontré qu’une consommation de jus de canneberge augmenterait significativement l’excrétion urinaire du calcium. Il en est de même pour l’oxalurie et la saturation d’urine en oxalate de calcium. Ainsi, l’excrétion urinaire de calcium augmenterait de 154 à 177 mg par jour. L’oxalurie s’est vu augmenter de 26,4 29,2 mg par jour. De plus, la saturation des urines a augmenté de 18 %.
Toutefois, l’on a constaté une baisse de l’urine de 5,97 à 5,67. Il en est de même pour l’ammonium urinaire, l’acidité et l’excrétion nette d’acide avaient augmenté. L’acide urique urinaire avait diminué de 544 à 442 mg par jour et le taux d’acide urique non dissocié est en hausse. Les auteurs des études ont donc conclu que la consommation de jus de canneberge pourrait accroitre le risque d’apparition de calculs d’oxalate et d’acide urique.
Le niveau de connaissance actuel permet de conclure que la consommation de Cranberry n’est pas dangereuse pour la population en général. Les effets nocifs sont principalement digestifs et se produisent généralement après une consommation sur une longue période. De plus, ses effets concernent particulièrement les canneberges prises sous forme de boisson. Notez que ce produit est déconseillé chez les personnes sujettes aux lithiases rénales oxaliques, car les résultats des observations menées montraient une augmentation de l’élimination urinaire d’oxalate de calcium.