Demangeaison vulvaire

La vulve peut être affectée par différentes infections et inflammations susceptibles de provoquer des démangeaisons vaginales. Ce type de désagrément, aussi appelé prurit vulvaire ou vulvite, est assez fréquent. Le point sur les causes, les symptômes et les traitements de la démangeaison vulvaire.

Prurit vulvaire : définition

La vulve regroupe l’ensemble des organes génitaux externes féminins, à savoir les grandes et les petites lèvres ainsi que le pubis. Cette zone très fragile de l’anatomie d’une femme est fréquemment sujette à une irritation, le prurit vulvaire. Cette inflammation bénigne courante fait ressentir chez la patiente une sensation d’inconfort et un besoin irrésistible de se gratter, ce qui perturbe fortement son quotidien.

Cette inflammation sans gravité de la vulve peut être d’origine infectieuse ou allergique. Le traitement est adapté en fonction de la cause.

Symptômes de la vulvite

Le prurit vulvaire se manifeste par :

- Des démangeaisons,

- Des irritations,

- Des rougeurs,

- Des gonflements,

- Des sécrétions blanchâtres,

- Une sensation d’inconfort,

- Des douleurs pendant les rapports sexuels.

Ces symptômes de la vulvite sont courants chez les femmes de 16 à 40 ans.

Démangeaison vulvaire : quelles sont ses causes ?

Plusieurs causes peuvent être à l’origine du prurit vulvaire :

- Les mycoses vaginales : elles se manifestent surtout par des démangeaisons et des pertes blanches. La démangeaison vulvaire due à une mycose peut survenir à la suite d’un traitement antibiotique, de fortes chaleurs estivales ou de règles abondantes.

- Une maladie infectieuse : une infection à streptocoque, une vaginose (qui engendre des irritations et une mauvaise odeur) ou l’herpès (qui se manifeste par des douleurs et des démangeaisons localisées).

- Des morpions ou poux du pubis : ils sont à l’origine de démangeaisons au niveau du pubis et pouvant aller jusqu’à la vulve.

- Une atrophie vulvo-vaginale : due à une carence en œstrogènes, elle affecte les femmes en période de ménopause. Comme les œstrogènes représentent les nutriments de la vulve, leur manque entraîne une finesse, une fragilité et une sensibilité de la vulve. S’ensuivent les démangeaisons et les douleurs lors des rapports sexuels.

- Une maladie dermatologique non infectieuse : telle que l’eczéma ou le psoriasis qui se loge au niveau des plis de la vulve.

- Le lichen scléro-atrophique : aussi appelée « lichen scléreux », cette pathologie dermatologique chronique touche la région génitale, l’un de ses principaux signes étant le prurit. En plus de la démangeaison souvent nocturne, elle peut se traduire par des fissures qui engendrent une brûlure au cours de la miction ou des douleurs durant les relations sexuelles.

- Le Trichomonas Vaginalis : cette infection qui se transmet par voie sexuelle est très répandue à travers le monde. Elle se manifeste par de très importantes démangeaisons associées à des pertes mousseuses de couleur verte fluo ou jaune dégageant une odeur de plâtre frais.

- Des causes externes : les jeans trop serrés, les serviettes hygiéniques, les protège-slips et les produits inadaptés à la toilette intime peuvent irriter la vulve et entraîner la démangeaison vulvaire. L’épilation totale peut également être à l’origine du prurit vulvaire.

- D’autres causes : le stress, un excès d’hygiène intime ou une grande fatigue peut aussi être à l’origine de la démangeaison vulvaire.

Facteur de risque

La vulvite peut affecter toutes les femmes. Toutefois, les femmes diabétiques sont plus exposées aux risques de démangeaison vulvaire.

Quand consulter un médecin ?

La démangeaison vulvaire constitue généralement une pathologie assez banale et sans gravité. Cependant, il est préférable de consulter un médecin si le phénomène perdure, notamment en cas de suspicion d’atteinte par une mycose (vulve rouge, pertes blanches et démangeaisons). Le diagnostic est souvent établi à la suite d’un examen gynécologique au spéculum qui révèle des muqueuses vaginales congestionnées et de couleur rouge. Le partenaire sexuel de la femme affectée peut aussi présenter des traces rouges de contact sur son sexe.

Comment soigner la démangeaison vulvaire ?

Le traitement de la vulvite dépend de sa cause.

- Une origine infectieuse : il s’avère nécessaire de réaliser un prélèvement mycobactériologique afin d’identifier le germe responsable et d’opter par la suite pour le traitement approprié.

- En cas d’eczéma ou de psoriasis : si le prurit est dû à l’une de ces pathologies dermatologiques, le médecin préconise l’administration d’une dose minimum de cortisone avec un arrêt progressif.

- Le lichen scléro-atrophique : les gynécologues recommandent la corticothérapie locale. En principe, la cortisone ne doit pas être appliquée trop longtemps sur la peau et les muqueuses, sauf pour traiter les cas de démangeaison vulvaire due au lichen.

- L’atrophie vulvo-vaginale : dans un premier temps, le médecin prescrit un soin local visant à combler la carence en œstrogènes. Au cas où la vulvite persiste, un traitement au laser peut être envisagé. Cependant, si la patiente ne supporte pas le laser, le praticien peut lui proposer un soin alternatif.

- Mycose : dans ce cas, la démangeaison vulvaire est traitée par l’administration d’ovules par voie vaginale et l’application d’une crème antifongique sur la zone concernée.

- Irritations dues à des causes extérieures : limiter autant que possible les facteurs irritants tels que les vêtements trop serrés, les serviettes hygiéniques et les protège-slips non adaptés. Ne pas être trop rigoureuse en termes d’hygiène intime et bannir l’épilation complète.

En règle générale, les médecins préconisent un traitement de la flore vaginale dans l’objectif d’arrêter le développement des filaments qui sont à l’origine de la démangeaison vulvaire. Ils recommandent l’administration d’ovules en traitement monodose ou la prise de comprimés. Les soins peuvent être complétés par une crème et/ou une lotion à appliquer sur les muqueuses.

Si l’infection persiste, il est conseillé d’effectuer un antibiogramme pour trouver un traitement ciblé.