Études d’un médicament
Le médicament passe par des études cliniques qui elles doivent respecter différentes phases : phase d’innocuité ou de tolérance, de biodisponibilité et pharmacologique. Au cours de la phase de tolérance, l’étude est menée sur des volontaires sains en vue d’établir la dose minimale active et la dose maximale tolérable. Excepté pour les hormones, les anticancéreux et les antibiotiques, l’étude est menée sur des animaux sauf si le volontaire sain donne son approbation pour l’essai clinique. Dans ce dernier cas, elle ne peut être réalisée que dans la phase de biodisponibilité. Durant cette étape la dose maximale toxique et les effets secondaires. Si ces derniers sont trop importants, le médicament ne sera pas développé. Les phases II et III sont interdépendantes et elles établissent le rapport entre risques et bénéfices. Le médicament est comparé à un produit de référence et un placebo. Un tirage est ensuite effectué pour déterminer le traitement adéquat. Ces 3 phases comprennent les données d’innocuité, cliniques (efficacité) et pharmaceutiques (qualité). Ils devront par la suite être déposés auprès de l’Agence européenne pour l’obtention d’une autorisation de mise en marché. Cet organisme valide ou non la commercialisation du produit. Si le médicament contient une nouvelle molécule, il faut procéder à une demande de brevet pour obtenir une propriété intellectuelle qui sera délivrée au bout de 18 à 20 ans.
Action du médicament
Le médicament agit par stimulation et par inhibition. Par stimulation, les substances contenues dans le médicament vont directement dans la circulation, puis après avoir atteint sa cible elles agissent sur les cellules réceptrices pour un effet optimal. Tel est le cas de la morphine qui produit le même effet que l’endorphine en réduisant les douleurs. Par inhibition, le médicament comme les bêtas bloquants bloque les récepteurs des cellules et agit de manière temporaire avant d’être évacué.
Avant de prendre un médicament, il faut connaître son nom commercial ou scientifique (DCI). Puis, il faut lire l’ordonnance et en cas de doute. La notice du médicament peut être disponible en langue néerlandaise, française et allemande. C’est sur l’ordonnance qu’on connaît le dosage du médicament à prendre et la quantité. Le mode d’utilisation de ce dernier sera également notifié sur la notice. Il ne faut jamais en reprendre sans avoir consulté un médecin. Un traitement ne doit pas être interrompu. Le mode d’administration ne doit pas être modifié orale, locale, inhalation... c’est pareil pour les dispositifs d’administration (seringue graduée, pipette, cuillère-mesure, etc.). La notice mentionne aussi ce qu’il faut faire en cas d’oubli.
Savoir utiliser un médicament
Si vous avez des doutes, il est indispensable de demander l’avis d’un médecin, d’un professionnel de santé ou d’un pharmacien notamment sur la posologie. Dans ces différents cas, il faut toujours le prévenir si un autre traitement est en cours. Il en est de même en cas d’allergie et pour toute prise de médicament sans ordonnance. De même, il faut aussi l’informer sur tout arrêt de prise de remède et sur les effets du produit surtout si c’est inhabituel. Pour ce faire, il suffit de remplir le formulaire sur papier libre ou sur site internet (ANSM) après avoir appelé l’agence. Le patient peut aussi demander conseil auprès d’un système de santé ou d’une association de malades. Lors des visites chez le médecin ou en cas d’hospitalisation, il faut emmener la liste des médicaments et conserver les résultats du laboratoire et les ordonnances.
Si vous manipulez une machine dangereuse ou conduisez, il faut le signaler au médecin, car la vitesse de réaction, la qualité de vision et l’attention seront peut-être différentes. En effet, les médicaments susceptibles d’influer sur la conduite d’un véhicule sont pourvus d’un pictogramme à 3 niveaux. Pour le niveau 1, le médicament présente un faible risque. Le risque est important pour le niveau 2 où il faut consulter un médecin et pour le niveau 3, le risque est majeur et la conduite est à proscrire. Sur chaque médicament, il faut retenir : son nom, sa date de péremption, ses conditions de conservation et de délivrance ainsi que son pictogramme.
Pour la posologie, il faut respecter les consignes de prise : une demi-heure ou un quart d’heure avant le repas, à jeun ou au milieu du repas. Ce dernier permet d’éviter les nausées et favorise le passage du médicament dans le sang. Comme un médicament est destiné à prévenir, soulager ou guérir une maladie, il faut respecter les prescriptions médicales. Il ne faut pas donner le médicament que vous prenez à autrui même si les symptômes sont identiques. De même, il ne faut pas prendre le même médicament pour traiter une ancienne maladie. Lisez bien les contre-indications et n’adoptez pas de médicaments sans avis médical si vous allaitez, êtes enceinte ou allergique. À titre d’exemple, les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène ou l’aspirine ne peuvent être associés aux médicaments contre l’hypertension, car cela pourrait causer des insuffisances rénales aiguës.
Côté conservation, il faut garder le médicament à l’abri de la lumière, dans un endroit sec et à température ambiante. Pour les suppositoires, les antibiotiques reconstitués et les vaccins, il faut les conserver dans le réfrigérateur. Comme les médicaments sont dangereux pour les enfants, gardez-les dans une armoire fermée. Évitez de mettre un médicament dans le tiroir, dans le sac à main ou sur la table que ce soit des gouttes ou des comprimés. L’idéal serait de séparer les médicaments pour les enfants et les adultes, en les gardant dans leur boîte d’origine pour éviter les erreurs. Il est également conseillé de trier régulièrement la boîte à pharmacie et de ne pas partager les embouts des pulvérisateurs, sous peine de contagion.
Précautions d’utilisation d’un médicament
Ne jamais prendre un médicament dont la date limite d’utilisation est dépassée, car son efficacité ne sera plus la même et sa toxicité pourrait être plus élevée. Pour les médicaments périmés, il serait préférable de les donner au pharmacien qui saura les incinérer. Dans le même ordre d’idée, il faut éviter de prendre des drogues, de l’alcool ou fumer, car cela pourrait augmenter, diminuer les effets du médicament voire faire apparaître les effets indésirables.
Les conditions d’emploi d’un médicament changent dans certaines circonstances. Tel est le cas d’un mauvais fonctionnement d’un organe ou d’une autre maladie. L’âge du patient entre aussi en considération. Il en est de même en cas d’interactions médicamenteuses. Les anticholestérols et les vitamines ne vont pas de pair. Pareillement pour la phytothérapie et les médicaments. Si vous prenez d’autres médicaments, consultez un médecin. Suivre une méthode contraceptive requiert beaucoup de précautions. Quant aux aliments, certains d’entre eux ont une influence sur l’effet d’un médicament. De même, certains remèdes exigent un traitement spécifique. Dans le cas des personnes sous anticoagulants oraux, elles ne doivent pas manger des épinards, des brocolis ou des aliments riches en vitamine K. En effet, cela pourrait entrainer la formation des caillots ou rendre le traitement moins efficace. De même, le pamplemousse optimise les effets indésirables du médicament contre le cholestérol.
Les personnes qui font de l’automédication comme les séniors, les femmes enceintes ou les individus qui ont une maladie chronique doivent préalablement consulter un médecin. En effet, une mauvaise utilisation d’un médicament peut entraîner des effets indésirables au niveau neurologique et cardiaque. Si un sujet tousse, il ne faut pas systématiquement lui donner un antitussif, l’empêchant d’évacuer les crachats et les glaires.
Pour toutes informations complémentaires, le pharmacien est à la disposition des patients notamment pour accompagner les personnes traitées par anticoagulants oraux et les asthmatiques. Les risques d’hémorragie sont notamment élevés chez ces dernières. Le pharmacien organise 2 entretiens par an avec le patient pour lui rappeler le rôle de l’alimentation, les signes de surdosage et les points clés du suivi biologique. Le patient recevra ensuite un courrier de l’assurance maladie. Pour information, les contre-indications et les précautions d’emploi sont différentes dans la mesure où le premier indique dans quel cas ne pas utiliser tel ou tel médicament. Par ailleurs, la précaution d’emploi précise que si la personne souffre d’insuffisance rénale ou hépatique, elle ne doit pas prendre tel médicament.
Un médicament destiné à un adulte peut être très dangereux chez l’enfant et entraîner une intoxication comme les traitements des maladies cardio-vasculaires ou les somnifères. En cas d’accident, il faut tout de suite appeler le centre antipoison, c’est gratuit. Comme il existe des médicaments spécifiques pour le voyage, il est important de bien préparer la trousse à pharmacie, procéder à des vaccinations et choisir une assurance. Pour la trousse, il serait préférable de l’arranger par type d’utilisation et par produit.
Mode de distribution des médicaments
Il existe plusieurs établissements qui assurent la chaîne pharmaceutique : les dépositaires, les officines de pharmacie et les grossistes répartiteurs. Ils sont sous l’autorité des pharmaciens responsables inscrits auprès de l’ordre des pharmaciens. Les dépositaires, sous le code de bonnes pratiques, contribuent à la distribution de médicaments sans forcément en être les propriétaires. Quant aux grossistes répartiteurs, ils seront à la fois propriétaires, mais également acheteurs. Ils auront aussi pour rôle de stocker et de distribuer les médicaments. Ils devront en outre respecter les codes de bonnes pratiques et le code de la santé. Ceci implique les règles suivantes : dessert des officines, disposition d’un statut d’établissement, possession de 90 % d’accessoires médicaux et de médicaments, livraison des médicaments en 24 h et détention d’un stock suffisant pour 2 semaines de consommation. Les officines pharmaceutiques s’occupent des préparations officinales et magistrales ainsi que la vente de plantes médicinales, de produits d’hygiène, d’accessoires et de dispositifs médicaux. Son transfert et sa création sont, par ailleurs, réglementés.
Ces grossistes, fabricants et dépositaires ne doivent distribuer des médicaments qu’aux organismes et entreprises autorisés à les vendre ou des personnes habilitées à les dispenser. Leur distribution se fera sous le contrôle et la responsabilité de professionnels compétents. D’ailleurs, l’ouverture d’un établissement ou le changement de son équipement doivent faire l’objet d’une autorisation au préalable. Pour optimiser la chaîne de distribution, une traçabilité permanente de la fabrication des médicaments est mise en place. En conséquence, il est demandé de diffuser des informations importantes et de retirer les lots périmés ou abimés.
Désormais, il est possible de vendre des médicaments sur Internet en France à condition que le pharmacien soit titulaire d’une officine de pharmacie. Dans ce cas, seuls les médicaments vendus devant le comptoir sont disponibles en ligne. Par contre, ceux qui sont délivrés sur ordonnance ne le sont pas, remboursables ou non. En tout cas, il faut bien se renseigner si le distributeur en ligne, certifié et identifié par le logo « cliquer pour vérifier la légalité de ce site », est rattaché à une officine autorisée.
Se procurer un médicament sans consulter un médecin
L’automédication est devenue monnaie courante où il n’est plus nécessaire de prendre rendez-vous chez le médecin pour acheter un médicament. D’ailleurs, 1 médicament sur 7 est vendu en pharmacie en automédication. Pourtant, cette démarche est soumise à certaines conditions notamment si le traitement est de courte durée. En effet, il serait préférable d’en acheter en pharmacie et non en ligne, de bien suivre les instructions du pharmacien et encore mieux de suivre les guides de l’automédication. Il est également possible de demander conseil en ligne sur les sites internet labellisés HON (Health On Net). Pour certaines maladies, comme les règles douloureuses, le rhume, les ballonnements, les boutons de fièvre, les allergies ou le mal de tête, l’automédication suffit. Le sérum marin empêche l’infection du rhume de s’étendre aux oreilles et à la gorge. La pilule du lendemain évite la grossesse en cas d’oubli de pilule contraceptive. Dans ces deux cas, il n’est point nécessaire de consulter un spécialiste.
Qui dit automédication dit prudence. En effet, une mauvaise utilisation des médicaments peut engendrer des risques. Elle peut même entrainer une hospitalisation. Ceux qui ont des problèmes de santé ne doivent en aucun cas faire de l’automédication comme ceux qui souffrent d’insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale. Il en est de même des femmes enceintes et des bébés. Il est toujours recommandé de demander l’avis d’un médecin. Ceci afin de s’informer sur la posologie, les contre-indications, les effets secondaires et la composition du médicament. Lire la notice est aussi extrêmement important. Si le paracétamol soigne la fièvre, il ne convient pas à une personne souffrant d’insuffisance hépatique tout comme le doliprane, l’aspirine ou l’ibuprofène, car cela pourrait entraîner un surdosage. De même, les femmes enceintes et les sujets atteints d’une insuffisance rénale ne doivent pas prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens. En cas d’infection virale, l’aspirine est dangereuse chez le nourrisson. En bref, en achetant un médicament sans l’avis d’un médecin, il faut demander l’avis du pharmacien qui conseillera sur les risques d’interaction.