Les médicaments contenant du nifuroxazide peuvent être utilisés par l’adulte, mais aussi par les enfants d’un certain âge. En général, ils se présentent sous forme de suspension buvable ou en gélules et sont administrés par voie orale. En gélules, la dose journalière recommandée est de 4 par jour en 2 à 4 prises à avaler avec un verre d’eau. En suspension buvable, la posologie est de 3 cuillères par jour en 3 prises. La durée du traitement ne doit pas dépasser 7 jours. Au-delà, il est nécessaire de demander l’avis d’un professionnel de la santé. Lors du traitement avec le nifuroxazide, il importe de bien respecter le délai du traitement ainsi que la posologie indiquée. Par ailleurs, même si les symptômes se sont atténués, le sujet doit poursuivre le traitement jusqu’à la fin. De même, l’état du patient doit faire l’objet d’un suivi rigoureux.
Quels sont les effets indésirables possibles ?
Les effets indésirables associés au nifuroxazide sont peu nombreux du fait de sa faible absorption. Les manifestations que l’on rapporte sont :
- Une réaction allergique ;
- Une urticaire allergique ;
- Une éruption cutanée.
- Dans de très rares cas, il peut engendrer :
- Un choc anaphylactique ;
- Un œdème de Quincke ;
- Des toxidermies graves (une réaction d’hypersensibilité immédiate, eczéma, etc.) ;
- Une photosensibilité (des démangeaisons après une exposition au soleil ou aux rayons UV) ;
- Une thrombopénie ;
- Une anémie hémolytique.
Si d’autres effets indésirables non mentionnés ci-dessus apparaissent, il est utile d’en informer son médecin. Les effets secondaires graves susceptibles d’être provoqués par la prise du nifuroxazyde sont plutôt rares, voire inexistants. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Toutefois, le survenue d’un signe quelconque ne doit pas être prise à la légère. Pour éviter ces manifestations, il est recommandé de toujours respecter les doses communiquées ainsi que les recommandations de son médecin ou de son pharmacien.
Par ailleurs, l’apparition d’effets indésirables est aussi un signe que le traitement doit être modifié. D’où l’importance de toujours signaler ces manifestations à un professionnel de la santé qui peut préconiser la conduite à tenir. Par ailleurs, il est le seul à pouvoir adapter la posologie. L’automédication est fortement déconseillée du fait qu’elle représente un danger. En effet, cette pratique peut entraîner des complications sévères, aggravant même l’état initial du sujet. En tant que spécialistes qualifiés, les professionnels de la santé sont les seuls à être en mesure de donner des conseils appropriés concernant l’usage des produits pharmaceutiques. De plus, cette approche limite les risques d’apparition des effets indésirables.
Quelles sont les contre-indications ?
Les médicaments à base de nifuroxazide contiennent du saccharose. De ce fait, son utilisation est contre-indiquée dans les cas suivants :
- Intolérance au fructose ;
- Hypersensibilité aux dérivés du nitrorufane ;
- Déficit en sucrase/isomaltase
- Syndrome de malabsorption du galactose ;
- Syndrome de malabsorption du glucose ;
- Enfant de moins de 18 ans.
La nocivité des médicaments à base de nifuroxazide n’a pas encore été mise en évidence chez la femme enceinte. En effet, il n’existe pas d’études mettant en cause leur utilisation pendant la grossesse. Cependant, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas les utiliser, les risques étant encore inconnus. Chez la femme allaitante par contre, leur usage ne présente aucun danger à condition de ne les utiliser que durant une courte période.
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Pourquoi le nifuroxazide est interdit aux enfants de moins de 18 ans ?
Le nifuroxazide n’est pas destiné aux enfants et adolescents de moins 18 ans. De même, chez l’adulte, il doit être délivré uniquement sur prescription médicale. Des risques liés au nifuroxazide ont, en effet, été observés, notamment d’ordre immunoallergique. À cela s’ajoutent des risques de mésusage important. L’apparition des effets indésirables graves a été constatée chez des enfants. Or, ces effets peuvent leur être vitaux. Depuis juillet 2019 et en attendant que la notice soit mise à jour, les boites comportent une étiquette pour prévenir les patients ou les professionnels de la santé des nouvelles précautions d’utilisation. D’ailleurs, de nombreux laboratoires ont définitivement arrêté leur commercialisation. Les pharmacies ne sont donc plus approvisionnées en médicaments contenant ce principe actif.
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Qu’en est-il de la prise en charge des diarrhées chez les voyageurs ?
Pour les voyageurs, le HCSP recommande l’utilisation d’un antidiarrhéique antisécrétoire dans le but de soulager les symptômes. Les ralentisseurs du transit sont à éviter. En effet, cet antidiarrhéique ne s’utilise qu’en cas de selles liquides abondantes. Toutefois, il peut être employé en cas de nécessité fonctionnelle par exemple lors d’un voyage en avion. Il faut savoir qu’en cours de voyage, la récidive est possible.
Quelles sont les précautions d’emploi ?
Le nifuroxazide ne doit pas être utilisé lorsque la diarrhée persiste au bout de 2 jours de traitement. Ce dernier devra être réévalué et adapté par un médecin ou tout autre professionnel de la santé. La réhydratation par des solutions de réhydratation est le seul moyen de lutter contre la déshydratation induite par la diarrhée. La diarrhée sévère peut nécessiter une réhydratation par voie intraveineuse. Si les symptômes persistent de manière prolongée, il faut avertir son médecin avant que de troubles graves n’apparaissent. En effet, ils peuvent être signe d’une maladie plus sérieuse. En cas de diarrhée infectieuse accompagnée de manifestations cliniques, le recours à des antibactériens s’avère nécessaire.
Une consultation médicale s’impose dans les cas suivants :
- Fièvre persistante ou vomissements ;
- Présence de pus, de glaires ou de sang dans les selles. Dans ce cas, il s’agit peut-être d’un syndrome dysentérique. Le traitement antidiarrhéique n’est donc pas adapté pour le traiter ;
- Une émission de 6 selles molles qui dure plus de 24 heures. Si tel est le cas, il peut s’agir alors de diarrhée chronique.
- En cas de selle liquide qui est accompagnée d’une perte de poids non négligeable ;
- En cas de soif permanente ou langue sèche. Ces signes annoncent manifestement un début de déshydratation qui est signe d’une perte importante en eau et en minéraux. Le médecin pourra prescrire au patient une solution de réhydratation soit par voie intraveineuse soit par voie orale ;
- Si la diarrhée dure sur une période trop longue ;
- En cas de signes de déshydratation notamment chez la personne âgée et chez l’enfant.
Si vous avez des doutes, il est utile de toujours consulter un médecin afin d’en déterminer les causes.
Le nifuroxazide présente-t-il une interaction avec d’autres médicaments ?
Les remèdes à base de nifuroxazide ne doivent pas être pris avec des antidépresseurs du SNC ou des médicaments susceptibles de provoquer une réaction antabuse.
Quelles sont les mesures comportementales à adopter ?
L’un des principaux risques de la diarrhée est la déshydratation. De ce fait, il est fondamental de compenser la perte en eau et en électrolyte par des apports en eau. On privilégie alors les boissons pétillantes ou des liquides clairs comme l’eau de riz, les bouillons de légumes salés ou encore le thé sucré. Pour un adulte, la ration moyenne en eau est de 2 litres. Dans le cas où la déshydratation est plus importante, cela signifie que ces boissons ne suffisent plus. On peut alors utiliser des sachets de réhydratation. Pour ce faire, on mélange six cuillères à café de sucre avec une cuillère à café de sel dans environ 1 litre d’eau. Le patient boira la solution obtenue tout au long de la journée. Il est aussi possible de sucer des glaçons dans le but de limiter la déshydratation. Outre l’observation d’une hygiène alimentaire saine et la réhydratation, il est indispensable de suivre une bonne hygiène corporelle pour éviter la propagation des bactéries sachant qu’elles peuvent se transmettre par simple contact physique. Les produits d’hygiène renferment des agents qui détruisent les germes en les intoxiquant. Se laver régulièrement les mains fait partie des gestes barrières qui permettent d’éviter la croissance des bactéries. Par ailleurs, le patient ne doit pas partager sa serviette avec d’autres personnes.
Chez le nourrisson qui souffre de diarrhée, l’allaitement doit être maintenu. Par contre, s’il prend du lait artificiel, pendant la phase aigüe, il faut arrêter de lui en donner. Au bout de 48 heures, il faudra alors remplacer le lait des biberons par un substitut de lait sans lactose ou lait. Quel que soit l’âge de l’enfant, il faut lui administrer une solution de réhydratation conforme aux normes OMS. Il faut lui faire boire à volonté durant les 24 heures suivant la période diarrhéique. En cas de vomissements, il faut l’administrer par petite quantité à l’aide d’une cuillère. Il s’agit du meilleur moyen de compenser l’eau et les sels perdus. À défaut de sachets de solutions de réhydratation, une alternative intéressante est l’usage de l’eau stérilisée salée et sucrée. Les boissons trop sucrées ou les boissons gazeuses sont à proscrire. Également, les boissons lactées sont vivement déconseillées.
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Que manger lors des périodes de diarrhée aiguë ?
L’équilibre alimentaire est primordial lors d’un épisode diarrhéique, mais aussi pour la prévention de ce trouble digestif. Un apport nutritionnel équilibré permet d’avoir un bon fonctionnement de l’organisme. En plus de fournir au corps l’énergie nécessaire dont il a besoin, il évite les carences qui affaiblissent les systèmes immunitaires. C’est pour cette raison que les traitements antidiarrhéiques doivent être associés à une alimentation adaptée. Durant la première journée de l’épisode diarrhéique, il est conseillé de ne manger aucun aliment solide du fait que le risque de vomissement est important. Les aliments à privilégier sont :
- Les légumes bouillis ;
- Les féculents : riz, pomme de terre, pâtes, etc. ;
- Les potages ;
- Les soupes aux carottes ou au poulet ;
- Les viandes maigres ;
- Les bananes ;
- Les poissons cuits à la vapeur ;
- Les biscottes ;
- Les compotes de coings :
- Les jus de fruits ;
- Le jambon.
Dans les premiers jours de la diarrhée, il est conseillé de ne consommer qu’une alimentation liquide en raison du risque d’irritation du tube digestif. Dès qu’une amélioration se fait sentir, le patient pourra manger des aliments solides. On privilégiera les soupes de carotte ou les compotes : pomme-banane, coing chez les enfants. La cuisson des aliments contribue à préserver la santé. En effet, les germes contenus dans les aliments ne supportent pas les températures élevées. Bien que cela évite la prolifération des bactéries pathogènes, la surcuisson est à éviter, car elle peut libérer des substances dangereuses. L’idéal est d’adopter de bonnes pratiques tant au niveau des méthodes qu’aux températures de cuisson. Autre précaution importante ; les huiles de cuisson doivent être régulièrement changées.
Par ailleurs, si la diarrhée est accompagnée de légères fièvres, un traitement par l’argile thérapeutique permet de soulager la diarrhée. Notez que les antipyrétiques peuvent lutter contre la fièvre.
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Quels sont les aliments à éviter ?
Durant l’épisode diarrhéique, les aliments à éviter sont :
- Les légumes verts ;
- Les produits laitiers ;
- Les crudités ;
- Les viandes ;
- Les boissons gazeuses ;
- Les aliments gras ;
- Les boissons glacées ;
- Les jus d’agrumes.
Comment éviter la turista ou la diarrhée du voyageur ?
Lors d’une visite dans un pays étranger, il faut respecter quelques règles d’hygiène du fait du risque élevé d’attraper la diarrhée. Il importe de toujours se laver les mains avec de l’eau savonneuse. L’utilisation de solution hydroalcoolique est aussi indispensable avant de manger. D’ailleurs, il existe des formats transportables qui se rangent facilement dans un sac ou dans une poche. Également, les fruits de mer et les crustacés sont à éviter.
Concernant la boisson, il faut privilégier les eaux en bouteille. Il est déconseillé de boire de l’eau du robinet. Les glaçons sont souvent faits avec de l’eau du robinet, il est donc préférable de ne pas en consommer. Lors d’un voyage, il convient de toujours avoir sur soi une trousse à pharmacie contenant un antidiarrhéique notamment des médicaments à base de nifuroxazide.
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Prendre des probiotiques pour restaurer la flore intestinale
Les probiotiques sont des germes vivants que l’on qualifie de bonnes bactéries, qui participent à la bonne santé de la flore intestinale. Leur rôle est d’empêcher la multiplication des mauvaises bactéries. Elles sont présentes naturellement dans les aliments. On les trouve dans la choucroute, le lait fermenté, les légumes fermentés, les carottes, le chou, les betteraves, les dérivés du soja, dans les fruits ou encore dans les aliments lactofermentés. Ils sont également proposés sous forme de compléments alimentaires. Durant un épisode de diarrhée, les selles répétées et liquides détériorent la muqueuse intestinale et menacent les microbiotes. Pour ces raisons, il convient de la restaurer pour une meilleure digestion. L’apport des probiotiques permet la recolonisation de la muqueuse avec des bactéries qui participent au processus digestif. De plus, elles réduisent l’inflammation causée par les émissions fréquentes de selles. Lors de la prise de probiotiques, il ne faut pas consommer des boissons chaudes ou tout autre repas. Par ailleurs, ils doivent être pris à distance d’au moins 2 heures de toutes prises d’antibiotiques.
Comment se conservent les médicaments à base de nifuroxazide ?
Comme tout autre remède, les médicaments à base de nifuroxazide doivent être tenus éloignés de la portée des enfants, ces derniers pouvant les ingérer accidentellement. Ils ne doivent jamais être utilisés au-delà de la date de péremption. De même, ils ne doivent jamais être conservés dans un réfrigérateur au risque d’altérer leur qualité ou leur composition. Si aucune recommandation concernant la température n’est mentionnée sur la notice, le mieux est de les conserver dans un endroit à l’abri de la chaleur et de l’humidité.