Vitamine B9, B12 et protection cardiovasculaire
Elle intervient dans la métabolisation de l’homocystéine, une protéine qui peut favoriser des maladies du cœur lorsqu’elle est en excès. Avec la vitamine B12, la vitamine B9 aide à diminuer le taux d’homocystéine et participe à la prévention des accidents cardiovasculaires.
Vitamine B9 et beauté des cheveux
Dans la régénération des phanères (ongles et cheveux), la vitamine B9 stimule le follicule pileux. Un bon apport en vitamine B9 renforce les cheveux et évite leur chute.
Les besoins en apport quotidien de vitamine B9
L’alimentation reste la principale source de folates pour les humains et les animaux.
La vitamine B9 se trouve majoritairement dans les abats, les légumineuses et certains légumes verts. Voici quelques aliments riches en acide folique. La teneur en vitamine B9 est donnée en µg (un millionième de gramme) pour 100 g d’aliments, à titre d’information :
- Abat de volaille : 345-770 µg,
- Foie d’agneau : 331-400 µg,
- Légumineuses cuites : 229-368 µg,
- Foie de porc : 163-260 µg.
Elle se trouve aussi dans des légumes verts comme le brocoli, la laitue romaine, la betterave cuite, les germes de soya ou de blés, les épinards crus, le cresson, le choux de Bruxelles, les asperges et le melon. Elle est également présente dans les herbes aromatiques comme le romarin, la menthe et l’origan. La teneur en vitamine B9 varie de 50 à 140 µg.
Les œufs apportent 150 à 300 µg de vitamine B9 par portion de 100 g.
Comment éviter les déperditions de vitamine B9 ?
La vitamine B9 est sensible à l’air, à la lumière et à la chaleur, et donc à la cuisson. La mise en conserve affecte sa teneur dans les aliments. Les aliments doivent donc être stockés au frais et à l’abri de la lumière, et cuits le moins longtemps possible à la vapeur ou à l’étouffée (cuisson al dente conseillée) pour éviter au maximum les déperditions. Comme elle est hydrosoluble, l’eau de cuisson des légumes peut être utilisée à la préparation de potage ou de soupe.
Apport nutritionnel recommandé en vitamine B9
Chez l'homme, les besoins en acide folique et substances apparentées, sont de l'ordre de 300 µg par jour.
Chez le nourrisson de 0 et 12 mois, les besoins varient entre 65 µg et 80 µg.
Pour les enfants de 1 an à 8 ans, l’apport nutritionnel recommandé est de 150 à 200 µg.
Pour les adolescents et adultes, il est compris entre 300 et 400 µg. Et pour les femmes enceintes et allaitantes, l’apport varie entre 500 et 600 µg.
Les carences en vitamine B9
Généralement, la carence en vitamine B9 se manifeste par une anémie mégaloblastique (diminution des globules rouges, mais dont la taille a augmentée), des nausées, des troubles neurologiques qui peuvent aller jusqu’ à la démence. Elle peut se présenter aussi sous des formes graves chez un enfant dont la mère a souffert d’une carence en vitamine B9 lors de l’embryogénèse.
Les causes de la carence en acide folique
Même s’il est présent dans les aliments d’origine végétale et animale, l’acide folique est mieux assimilé lorsqu’il provient de produit d’origine animale. Une alimentation déséquilibrée est la principale cause de carence de l’acide folique ou des besoins accrus d’acide folique non-satisfaits. La carence peut être causée aussi par la malabsorption ou la perturbation de son utilisation. On observe particulièrement une augmentation des besoins en acide folique chez la femme enceinte, les enfants en période de croissance, et lors des troubles d’absorption suite à une maladie.
La consommation élevée d’alcool, les traitements aux antibiotiques ou les contraceptifs oraux, augmentent aussi les besoins en vitamine B9 de l’organisme. L’éthylisme chronique, la prise d’anticonvulsivants, la prise des sulfamides, ainsi que les contraceptifs oraux sont aussi des causes de la carence en vitamine B9. Des maladies chroniques comme le diabète ou les maladies gastro-intestinales, peuvent aussi engendrer une augmentation des besoins. Comme l’acide folique est stocké dans le foie, une maladie hépatique chronique peut aussi provoquer une carence.
Les gastrectomies, la résection intestinale ou une ablation étendue de l’intestin, la maladie cœliaque, la maladie de Crohn, une alimentation parentale non-supplémentée, la sénescence, sont à l’origine des malabsorptions ou de la perturbation de l’utilisation des folates.
Symptômes de la carence en vitamine B9
La carence en vitamine B9 entraîne une anémie qui se caractérise par une taille augmentée des globules rouges (anémie macrocytaire) et l’apparition de mégaloblastes dans la moelle osseuse. Le déficit se manifeste aussi par de la diarrhée, une perte de l’appétit et une perte de poids, une inflammation de la langue ou glossite, des palpitations cardiaques, de l’irritabilité et des changements d’humeurs.
Chez la femme enceinte, les conséquences sont dramatiques : accouchement prématuré, retard de croissance, malformations génitales, risque de survenue d’anomalies de fermeture du tube neural au cours de l’embryogénèse chez le nouveau-né. Avant même la conception de l’enfant, une supplémentation en vitamine B9 doit être envisagée. C'est en 1980 que les scientifiques ont établi un lien précis entre une carence en vitamine B9 et le Spina Bifida. Les premières recommandations au sujet de la supplémentation en vitamine B9 durant la grossesse font suite cette découverte. En 1991, les chercheurs ont mis en évidence le rôle protecteur d’une supplémentation en acide folique au cours du premier trimestre de grossesse.
La carence en vitamine B9 augmente le taux d’homocystéine dans le sang qui est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires.
Des études ont montré qu’un taux d’acide folique bas augmenterait le risque de dépression. Dans ce cas, on observe des troubles neurologiques progressifs. Ces troubles commencent par une anxiété qui peut aller jusqu’à la démence et ou à la psychose.
Si elle est grave, la carence provoque aussi un appauvrissement en globules rouges, une altération des muqueuses du col de l’utérus, des intestins, de l’estomac et du vagin (les cellules deviennent malignes).
Les folates sont nécessaires à la division cellulaire. Pendant la période de croissance, l’enfance et la grossesse, un apport important est nécessaire.
Lorsque la carence est sévère, elle peut provoquer des arythmies cardiaques et des difficultés respiratoires.
Comment traiter la carence ?
Soigner une carence en vitamine B9 doit passer par un traitement de la cause. En moyenne, un traitement oral dure 3 à 6 semaines. En cas de malabsorption, le traitement parentéral est justifié. Le médecin établit la dose prescrite selon les cas.
Pour surveiller le traitement, un hémogramme est réalisé 6 à 8 semaines après le début du traitement pour confirmer la normalisation de l’hémoglobine. Une carence en fer doit éventuellement être corrigée.
Si le patient souffre aussi d’une carence en vitamine B12, l’administration de folates peut aggraver les troubles neurologiques. En l’absence d’un dosage vitaminique, le médecin prescrira les deux vitamines, par précaution.
Effets secondaires et contre-indications
Chez les personnes qui souffrent de carence en vitamine B12, un supplément d’acide folique peut accroître les risques de troubles neurologiques. Il en est de même pour les personnes âgées et qui souffrent de gastrite atrophique.
Les personnes qui ont subi un infarctus du myocarde ou présentant des risques cardiovasculaires ne doivent pas prendre des vitamines B6, B12 et B9 à forte dose sur de longues périodes, car cela peut augmenter la probabilité de rechute des problèmes cardio-vasculaires.
Si un patient est sous antibiotiques, antiacides, pilules contraceptives, traité avec certains hypocholestérolémiants et anticonvulsivants, le suivi médical est important. Ces traitements empêcheraient l’assimilation et l’efficacité de la vitamine B9.
Suppléments en vitamine B9
Pour soutenir le système immunitaire, un supplément en vitamine B9 peut être envisagé. La supplémentation est aussi recommandée pour prévenir les troubles neurologiques et diminuer les risques cardiovasculaires.
Lorsqu’on les prend pendant les repas, les suppléments de vitamine B9 sont mieux absorbés.
La supplémentation est systématique chez la femme enceinte, et même bien avant la conception. La posologie et la durée de cette supplémentation varient en fonction des patients et de leurs états physiques. Seul le médecin peut fixer la dose et la durée de la cure.
Apport excessif d'acide folique
Sans avis médical préalable, il est recommandé de ne pas dépasser 1 mg d’acide folique par jour. A forte dose, il peut devenir neurotoxique et entraîner des troubles du système nerveux.
Si l’apport dépasse 5 mg par jour, des complications neurologiques apparaissent. Elles se manifestent par des fourmillements et des engourdissements des membres. La personne a des difficultés à marcher. On constate aussi une perte de mémoire. Ces troubles peuvent aller jusqu’à la démence. Des troubles digestifs peuvent apparaître et le cycle du sommeil est perturbé. Chez les personnes de plus de 50 ans, une supplémentation trop élevée en vitamine B9 provoquerait une plus grande sensibilité aux infections. La prise de plus de 1 000 µg d'acide folique par jour doit se faire sous surveillance médicale, car elle peut masquer les symptômes d'une carence grave en vitamine B12, ce qui peut entraîner des dommages neurologiques irréversibles.
Interactions avec les autres nutriments
Si un patient est déjà en manque de vitamine B12, l’administration isolée et en excès d’acide folique peut aggraver les troubles neurologiques ou le syndrome neuro-anémique.
L’acide folique peut inhiber la lipase pancréatique qui pourrait être un supplément au traitement contre l’obésité. La dégradation des lipides alimentaires diminue.
Interactions avec les autres médicaments
Il y a beaucoup de médicaments qui favorisent l’élimination de l’acide folique ou entraînent une carence, en cas d’utilisation prolongée. Certains médicaments diminuent son absorption ou son efficacité.
Parmi ces médicaments, on peut citer les anticonvulsivants comme le phénobarbital.
Les antibiotiques comme la tétracycline, les contraceptifs oraux, les hypocholestérolémiants (cholestyramine) interagissent aussi avec l’acide folique. Il en est de même pour les traitements de la colite ulcéreuse, certains médicaments utilisés contre le cancer, le psoriasis et l’arthrite rhumatoïde.
Interaction avec la prise d’alcool et de tabac
La consommation d’alcool est susceptible d’accentuer la carence en folates. Les fumeurs chroniques sont également exposés à une carence en acide folique.
État de la recherche sur les folates
Différentes études sur les folates sont en cours. Les conclusions ne sont pas encore définitives, car elles nécessitent des approfondissements sur la relation entre l’apport de vitamine B9 et certaines pathologies. Ce sont des pistes d’études déjà entamées qui méritent d’être connues.
Vitamine B9 et risque de cancer
La recherche expérimentale et épidémiologique a montré qu’une faible consommation de folates peut augmenter le risque de cancer du sein. Une déficience en acide folique dans l’organisme peut perturber la synthèse de l’ADN. Pour que la métabolisation des folates soit optimale, la présence d’autres nutriments en quantité suffisante est nécessaire, notamment concernant les vitamines B2, B6 et B12. La prise d’alcool est déconseillée, car cela peut perturber le métabolisme.
Le méthotrexate est un médicament prescrit dans le traitement de certains types de cancer comme la leucémie. La prise d’acide folique réduit les effets indésirables comme les nausées et les vomissements, causés par le médicament anti-cancéreux.
Des études ont aussi été menées sur le lien entre la survenue du cancer du côlon chez la femme et la supplémentions prolongée en multivitamine renfermant de l’acide folique. Les auteurs ont conclu que les folates, sous forme alimentaire, pouvaient avoir un effet protecteur contre le cancer du côlon.
Dans les cas du cancer du sein, la prise d’acide folique ne réduit pas le risque d’apparition de la maladie. Par contre, un apport élevé en folates pourrait exercer un effet protecteur contre le cancer chez les femmes qui consomment de l’alcool. Selon des données épidémiologiques, un apport élevé en folates réduirait aussi le risque de cancer de l’ovaire chez les femmes consommatrices d’alcool.
Une étude suédoise a aussi établi une corrélation entre un apport alimentaire élevé en folates et un risque réduit du cancer du pancréas.
La vitamine B9, à dose nutritionnelle, prévient la formation de cellules anormales chez les individus sains. Selon les chercheurs, la prise d’une forte dose par supplémentation semble, en revanche, favoriser la prolifération des cellules cancéreuses lorsque les premières cellules anormales sont déjà présentes.
Vitamine B9 et autisme
La vitamine B9 (ou acide folique) pourrait aider les enfants autistes à mieux communiquer.
Vitamine B9 et maladie d’Alzheimer et maladie de Parkinson
Une supplémentation en vitamine B9 peut être proposée pour prévenir le déclin cognitif dans le cas de la maladie d’Alzheimer ou ralentir la maladie de Parkinson. Toutefois, aucune étude n’a encore confirmé clairement les actions des folates dans ces domaines.
Vitamine B9 et maladie rénale
Les personnes atteintes d’une grave maladie rénale présentent des niveaux élevés d’homocystéine. Elles présentent donc plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire. Des études ont montré que la supplémentation en acide folique pour diminuer le taux d’homocystéine, réduit le risque d’accident cardio-vasculaire.
Vitamine B9 et hypertension artérielle
Chez les personnes hypertendues, les études suggèrent la prise simultanée d’acide folique et d’autres vitamines (B6 et B12) pendant au moins 6 semaines pour réduire la pression artérielle. Cependant, la prise concomitante d’acide folique et d’antihypertenseur ne semble pas diminuer davantage la pression artérielle, que le médicament seul.
Vitamine B9 et affection des gencives
Pendant la grossesse, une application topique sur les gencives semble prévenir et améliorer les maladies gingivales. La prise orale ne semble pas diminuer l’affection.
Vitamine B9 et vitiligo
La prise d’acide folique semble aussi diminuer les symptômes du vitiligo, qui est une décoloration anormale de la peau.
Vitamine B9 et dépression
Des chercheurs se sont intéressés au lien entre un apport alimentaire insuffisant en folates et l’augmentation de risque de dépression, ainsi que sur les effets potentiels de l’acide folique comme adjuvant dans le traitement de l’état dépressif. Les résultats de ces essais indiquent que l’acide folique pourrait être utile pour renforcer l’effet des antidépresseurs.