Les sources de vitamine K
Les légumes de couleur verte, notamment les herbes aromatiques comme le persil, le basilic et le thym, sont des sources de vitamine K1. Les épinards, les asperges, et les algues en contiennent aussi.
La vitamine K2 se trouve dans des produits d’origine animale, comme les produits laitiers fermentés, le fromage, le foie, les huiles de poisson, la cervelle, la moelle osseuse, les œufs de poisson. Les vieux fromages fermentés en contiennent également en grande quantité, mais la consommation doit être modérée à cause des risques d’accident vasculaires.
À titre informatif, citons quelques aliments qui sont riches en vitamine K2 (µg pour 100 g d’aliments) :
- le natto ou soja fermenté japonais : 1103 µg,
- le jaune d’œuf : 24,8 µg,
- les fromages à pâte molle : 56,5 µg,
- le fromage fermenté vieilli : 76,3 µg,
- le foie gras : 369 µg.
Les aliments riches en vitamine K1 sont :
- le chou frisé : 817 µg,
- le cresson : 541 µg,
- l’épinard : 482 µg,
- le brocoli : 141 µg,
- l’huile de colza : 71 µg,
- l’huile d’olive : 60 µg.
Les fruits les plus riches en vitamine K sont la pomme, la datte, le raisin, la pêche, la prune la fraise et la myrtille. Ils contiennent entre 1 à 10 µg pour 100 g.
Mais il y a aussi des aliments qui sont très pauvres en Vitamine K. Ce sont les pommes de terre, les cacahouètes, les champignons, le maïs, les concombres. Ils contiennent moins de 1 µg pour 100 grammes d’aliments.
La vitamine K étant sensible à la lumière et à l’oxydation. Il faut donc conserver les aliments frais à l’abri de la lumière et de les consommer le plus rapidement possible. Leur cuisson doit être optimale et il faut autant que faire se peut éviter de les réchauffer.
Les besoins en apport quotidien de vitamine K
Un apport de 1 µg par poids corporel par jour est recommandé par la plupart des agences sanitaires. Selon l’âge, et le sexe, les besoins en apport quotidien sont variables. Entre 1 an et 18 ans, les besoins sont entre 30 µg à 75 µg. Pour la femme adulte, ils sont de 90 µg et chez l’homme adulte, un apport de 120 µg est suffisant.
Les carences en vitamine K
Certaines personnes sont plus sensibles à la carence en vitamine K que d’autres. Parmi les sujets à risques, il y a les nouveau-nés et les adultes sous traitements antibiotiques prolongés. Les patients sujets à des maladies inflammatoires de l’intestin sont aussi très sensibles à une carence de vitamine K. Il en est de même des personnes ayant subi une ablation de l’intestin grêle. Si la carence en vitamine K est chronique, diverses pathologies comme les leucémies, la formation et la prolifération des cellules cancéreuses ainsi que la perte du contrôle des états inflammatoires pourront survenir.
Chez le nouveau-né
Chez le nouveau-né ou le bébé prématuré, la carence en vitamine K est fréquente. Elle entraîne une défaillance de la coagulation sanguine. La vitamine K passe difficilement la barrière placentaire au cours de la grossesse. Le lait maternel est pauvre en vitamine K. Le foie du nouveau-né néonatal encore immature ne peut pas encore synthétiser la prothrombine et le tube digestif est encore stérile pendant les premiers jours de sa vie. Les nouveau-nés et les bébés prématurés peuvent développer la maladie hémorragique du nouveau-né qui se manifeste par des saignements gastro-intestinaux, ainsi qu’une hémorragie cérébrale. Elle apparait généralement pendant les 7 premiers jours après la naissance. Chez les nourrissons allaités au sein à qui on n’a pas administré de suppléments de vitamine K, une forme tardive peut apparaitre antre la 2e et 12e semaine. Le risque d’hémorragie est accentué si la mère suit des traitements avec des antiépileptiques, des anticoagulants coumariniques ou avec certains antibiotiques du genre céphalosporines.
L’administration de la vitamine K chez le bébé se fait soit par injection dans la cuisse dans les 6 heures après sa naissance, soit à l’aide de 3 doses par voie orale, dont une lors de la première prise, une autre vers l’âge de 2 à 4 semaines et la dernière entre la 8e et la 12e semaine. L’injection est plutôt conseillée par rapport à l’administration par voie orale. Elle est plus efficace.
Dans le monde, la carence en vitamine K est responsable de plusieurs cas de morbidité et de mortalité infantile.
Chez l’adulte
La carence est rare chez les adultes. Elle peut survenir s’il y a des troubles d’assimilation des graisses suite à des maladies digestives. Des risques de carence peuvent être observés chez des patients ayant suivi des traitements anticoagulants. Ce déficit peut apparaitre en cas de grave maladie du foie, des maladies des voies biliaires ou de maladie chronique de l’intestin. Un traitement médicamenteux est alors nécessaire. La carence en vitamine K peut entraîner l’hypoprothrombinémie ou défaillance de la coagulation sanguine.
Le taux de vitamine K indispensable au bon fonctionnement de l’organisme est faible, mais il doit être renouvelé régulièrement par le biais d’une alimentation équilibrée. Chez l’adulte, le recours à une supplémentation est rare. Si la flore intestinale est saine et abondante, la production de la vitamine K2 sera suffisante.
En cas de carence, les traitements aux antibiotiques comme les salicylates, une dose excessive de vitamine E, ou une insuffisance hépatique augmentent les risques d’hémorragie. Un trouble hépatique peut augmenter le risque de saignement parce que les facteurs de coagulation sont synthétisés dans le foie.
Symptômes de la carence en vitamine K
La carence en vitamine K se traduit par des saignements du nez, de l’estomac, de l’intestin ou par des blessures. Lorsqu’un saignement de l’estomac se produit, l’individu dégurgitera du sang. Du sang peut aussi être visible dans l’urine ou dans les selles. Les selles peuvent se présenter sous une forme goudronneuse.
Cette carence peut également se manifester par des saignements sous-cutanés ou ecchymoses. Chez le nouveau-né, une hémorragie potentiellement mortelle peut se produire dans le cerveau ou ses environs.
Les risques en cas d’excès de vitamine K
Aucune donnée n’est disponible quant aux conséquences d’un excès d’apport en vitamine K. Cependant, l’Agence française de sécurité sanitaire estime que les compléments alimentaires polyvitaminés doivent apporter plus de 25 µg de vitamine K en vue d’un éventuel traitement d’antivitamine K.
L’utilisation pharmaceutique de la vitamine K
Forme et dosage de la vitamine K
Le plus souvent, la vitamine K est présentée sous forme de comprimés. Les doses prescrites peuvent varier en fonction de la maladie et de chaque patient. C’est la vitamine K1 qui est la plus utilisée comme médicament. En général, les compléments apportent entre 25 µg et 100 µg par jour. Pour le traitement des hémorragies, les doses prescrites sont plus élevées. La vitamine K fait partie de la liste des médicaments essentiels par l’Organisation mondiale de la Santé.
En prévention du risque hémorragique du nouveau-né
Pour le traitement de la carence en vitamine K1 chez le bébé, le recours aux médicaments pharmaceutiques peut être prescrit. Pour compenser les faibles réserves du fœtus et l’apport insuffisant du lait maternel, les pédiatres prescrivent un supplément de vitamine K à la naissance et pendant les premières semaines de la vie du nourrisson. Si la mère prend un médicament inducteur enzymatique, pour prévenir les risques hémorragiques du nouveau-né, un supplément de vitamine K est à prévoir.
En cas d’insuffisance hépatique sévère
Pour les patients qui présentent une insuffisance hépatique sévère ou un ictère par rétention entrainant une absence de sels biliaires, la vitamine K peut être prescrite.
Pour antidote suite à un surdosage d’anti vitamine K ou empoisonnement par raticide
La vitamine K est aussi utilisée comme antidote dans le cas d’un surdosage en antivitamine K. Par suite d’un empoisonnement accidentel par raticide à base d’antivitamine K, l’administration de vitamine K est également indiquée.
Pour compenser la malabsorption intestinale de la vitamine K
Pour des malades qui présentent des difficultés d’assimilation intestinale de la vitamine K, le traitement de la carence en vitamine K se fait par injection. C’est le cas pour des sujets ayant subi une ablation de l’intestin grêle et ceux atteints de mucoviscidose.
En prévention de l’ostéoporose
Pour la prévention de l’ostéoporose, la vitamine K est indiquée pour activer l’ostéocalcine, la protéine impliquée dans la minéralisation du tissu osseux. Des études ont montré que les sujets qui consomment régulièrement de la vitamine K ont une meilleure santé osseuse et ont moins de risque de fracture. Un apport journalier d’au moins de 100 µg a un effet bénéfique. Des publications mentionnent que la supplémentation en vitamine K réduit les risques de fractures de la hanche chez des personnes ostéoporotiques. Des études sur des femmes ménopausées confirment qu’une supplémentation de vitamine K diminue les risques de tassements vertébraux et freine la perte osseuse physiologique. Ces recherches restent encore à approfondir, mais l’Autorité européenne de sécurité alimentaire a autorisé l’affirmation selon laquelle il y a un rapport entre un taux suffisant en vitamine K et la bonne santé des os.
En prévention des accidents cardiovasculaires
La vitamine K intervient aussi dans la calcification des artères. Ce processus réduit l’élasticité des vaisseaux diminuant ainsi les risques d’apparition des accidents cardiovasculaires. L’activation de la protéine dite « Matrix Gla-Protein » ou MGP, une protéine qui prévient les calcifications artérielles, dépend de la vitamine K. Des études ont montré que chez des personnes qui sont déjà porteuses de calcifications artérielles, à qui on avait apporté une supplémentation en vitamine K, une progression de la calcification artérielle a été stoppée.
Les interactions médicamenteuses
La prise de certains médicaments peut entrainer des interactions négatives avec la vitamine K.
Interactions avec les médicaments anti coagulants
Pour des sujets qui prennent des anti-vitamines K, qui sont des anticoagulants, il leur est recommandé de stabiliser l’apport en vitamine K et d’éviter la prise de compléments alimentaires en contenant. Des études ont montré que, si l’apport en vitamine K est faible, inférieur ou égal à 25 µg par jour, la réponse aux traitements aux anticoagulants est fluctuante. Dans ce cas, une supplémentation de 100 à 150 µg de vitamine K peut être prescrite. La consommation de légumes verts comme les épinards et les choux ainsi que d’autres aliments riches en vitamine K est conseillée. La dose de médicaments doit être adaptée à l’apport en vitamine K.
Pour les personnes qui suivent un traitement avec la warfarine, il est conseillé d’éviter de changer leur régime alimentaire pour stabiliser l’apport en vitamine K.
Interactions avec la prise de cholstyramine et de l’orsilat
La prise des médicaments comme la cholstyramine pour le traitement de l’hypocholestérolémie ou excès de cholestérol, de l’orsilat qui réduit l’assimilation de graisses pour le traitement de l’obésité, a un impact négatif sur l’apport de vitamine K.
Interactions avec certains antibiotiques
Certains antibiotiques administrés de façon prolongée détruisent la flore intestinale et déstabilisent la production de la vitamine K2 par les intestins.
Interaction avec des médicaments anticonvulsivants
L’absorption de la vitamine K est aussi freinée par la prise de certains médicaments anticonvulsivants comme la phénytoïne, le phénobarbital et la carbamazépine, utilisés dans le traitement de l’épilepsie.
Interaction avec la prise excessive de vitamine E
La prise de vitamine E à forte dose peut aussi contrer l’effet de la vitamine K.
Interaction avec certaines plantes
Un surdosage répété de vitamine K peut aussi réduire l’effet anticoagulant de certaines plantes ou suppléments comme l’ail, le trèfle rouge ou le gingko.
Interaction avec la prise d’alcool
La consommation excessive d’alcool entrave aussi l’absorption de la vitamine K.
Une alimentation équilibrée pour une bonne dose de vitamine K
Pour éviter le déficit ou pour stabiliser le taux de vitamine K dans l’organisme, la consommation régulière d’aliments riches en légumes est suffisante. Pour un sujet en bonne santé, l’apport de supplément de vitamine K n’est pas nécessaire. Il suffit d’adopter une alimentation équilibrée pour satisfaire les besoins quotidiens en vitamine K1, qui doivent être renouvelés régulièrement. Une flore intestinale en bonne santé produira aussi les besoins quotidiens nécessaires en vitamine K2. Chez les sujets à risques : nouveau-né ou des patients qui présentent de déficience suite à des états pathologiques (traitement antibiotique prolongé, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, mucoviscidose), la supplémentation est nécessaire. Mais il appartient au médecin d’en décider la prise, en fonction de l’état de l’individu et de la pathologie, des apports sous forme de médicaments et d’en fixer les doses.